STREET TALK : WALLS VS. WALLS

L’art, sous toutes ses formes, est le langage universel. Un mouvement, un son, un dessin expriment dans les moindres recoins de la Terre les maux de la jeunesse, parfois opprimée, parfois oubliée, parfois militante, parfois révoltée. Cette même jeunesse, qui, ayant perdu l’espoir d’un avenir dans la Syrie en ruines s’empressent aux portes de l’Europe depuis plusieurs mois, dans l’espoir d’un avenir meilleur. Cette même jeunesse, qui est née lorsque le Mur de Berlin est tombé, le rideau de fer arraché, a vu ses premiers pas définir la liberté retrouvée. Cette même jeunesse, après l’horreur de la guerre des Balkans, qui a soif de paix, soif de l’autre, soif d’ailleurs. Cette même jeunesse, qui défilant dans les rues de Paris scandent son besoin d’être écoutée, dérogent aux règles et essaient tant bien que mal de vivre son métissage. Toutes ont un point commun : elles s’expriment, dans un coin de rue, contre un mur, avec quelques bombes de peinture mais font, aussi, face aux murs qui éprouvent leur liberté de mouvement.

Ce projet est né en juin 2015 lors de la conférence régionale de la coopération des organisations de jeunesse en Europe du sud-est organisée par l’office franco-allemand pour la jeunesse à Sarajevo à travers le souhait de participer et d’encourager la coopération trinationale, de donner la liberté de création et d’expression à des jeunes qui ne l’ont pas souvent, mais aussi, en réaction à la décision hongroise de construire une « clôture anti-migrant ». Nous nous sommes alors demandés comment il était possible en 2015 d’avoir cinq fois plus de murs de séparation dans le monde qu’à l’époque du mur de Berlin, soit plus de vingt-cinq ans après. Nous avons aussi écouté les problématiques des jeunes dans les Balkans, souvent reliés à la mobilité, un mur administratif lié aux décisions politiques.

La jeunesse du monde entier se tourne régulièrement vers les arts de la rue pour exprimer ses idées, rêves et envies face à des générations qui ne les entendent pas. C’est pour cette raison que nous souhaitons inviter des jeunes ayant un attrait pour les arts graphiques de la rue de France, d’Allemagne et d’Albanie à venir se rencontrer et échanger, réfléchir et réagir aux problématiques liés aux barrières de la planète en s’exprimant comme ils savent le faire à travers le street art. Doit-il y avoir des frontières aujourd’hui dans un monde pourtant ouvert ? Où en est l’Europe des jeunes ? Où en est l’espace Schengen quand de nombreux pays européens ont pour réaction face aux réfugiés de fermer leurs frontières ? Qu’est-ce que cela signifie pour la mobilité ?

La liberté n’est jamais vraiment acquise.

Street TALK. s’articule autour de trois rencontres, trois villes, trois questions. L’OFAJ a accepté de financer ce projet dans le cadre de son fond spécial pour les pays d’Europe du Sud-Est et est organisé en coopération avec plusieurs de nos partenaires.

• ROSI France, et plus particulièrement ROSI France-Essonne, est un des partenaires principaux de TALK. France. Et est une part importante de l’organisation du projet qui tiendra sa première rencontre sur Paris et sa région, dans la ville de Gennevilliers, où la mixité culturelle est importante, et où ce partenaire mène de nombreuses actions auprès des jeunes avec moins d’opportunités[1]. Le meeting aura lieu du 10 au 16 Septembre avec la présence bénévole de l’association LE MUR pour animer les ateliers créatifs.
• Le service national de la jeunesse d’Albanie accueillera la rencontre à Tirana du 11 au 17 Décembre, et se concentrera sur les questions de mobilité en partenariat avec le Collège Européen du Kosovo.
• La troisième rencontre aura lieu dans le premier trimestre de 2017 à Berlin où des ateliers artistiques seront assurés par un collectif d’artiste et des rencontres articulés autour du Mur.

JAMO : jeunes avec moins d’opportunités, terme employé dans les directives de l’OFAJ.

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